Tout investisseur un tant soit peu averti vous le dira : diversifier son patrimoine relève du bon sens. En effet, comme le dit l’adage, mieux vaut ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. « Cela permet tout simplement de réduire le risque », assure Sylviane Delcuve, Senior Economist au sein de la banque BNP Paribas Fortis.
La question de la diversification se pose à partir du moment où l’on ambitionne d’investir dans plusieurs biens immobiliers, voire dans plusieurs classes d’actifs différentes. « Un investisseur qui a jusqu’ici placé son argent dans des produits financiers (obligations d’Etat, comptes d’épargne, actions en Bourse…) verra une opportunité de diversifier son patrimoine en s’intéressant à un tout autre actif qu’est l’immobilier », pointe Charlotte de Montpellier, Senior Economist chez ING Belgique.
Et en s’engouffrant dans l’immobilier, ce même investisseur prendra soin de miser sur une pluralité de localisations et de types de biens. « Si on décide d’investir dans trois appartements, par exemple, il ne faut surtout pas les acheter tous les trois au sein du même immeuble, reprend Sylviane Delcuve. C’est plus sûr de choisir trois résidences distinctes en pariant sur plusieurs quartiers et communes. Parfois, un projet que l’on pensait promu à un bel avenir ne rencontre pas le succès escompté. De même, des localisations autrefois bien cotées tombent en désuétude. » Il est judicieux de varier les Régions aussi, ajoute-t-elle, en pensant notamment à à l’immobilier de loisirs (la Côte, l’Ardenne…) et, surtout, à l’impact de la fiscalité, qui diffère grandement d’une Région à l’autre dans notre pays. « On pourrait pousser la logique jusqu’à l’échelle nationale, et donc conseiller d’investir dans les marchés immobiliers de pays différents, élabore l’experte de BNP Paribas Fortis. Les grandes sociétés immobilières et patrimoniales le font, mais elles s’entourent d’une armada de spécialistes pour définir leur stratégie. L’investisseur particulier qui souhaite faire de même devra être extrêmement prudent et se faire conseiller par des professionnels. Et ce, d’autant plus qu’il ne maîtrise pas la langue du pays ou des pays en question. »
Il est une forme de diversification de patrimoine qui est, par contre, à la portée de n’importe quel profil d’investisseur, débutant ou chevronné, c’est celle qui est fondée sur la typologie des biens. « Il n’y a pas que des maisons et des appartements sur le marché immobilier, argue Charlotte de Montpellier. On y trouve aussi des commerces, des kots d’étudiants, des chambres d’hôtel, des entrepôts, des bureaux, des logements de vacances, des résidences-services, etc. » Sachant que le but ultime de la diversification de patrimoine n’est pas tant d’accroître ses gains que de limiter les risques, insiste l’économiste de la banque ING Belgique. Si un des actifs offre une belle rentabilité, il permettra de limiter les pertes engendrées par un autre moins performant. »
L’investisseur qui possède plusieurs biens immobiliers a tout intérêt à les diversifier, c’est-à-dire à miser sur des localisations et des affectations différentes. Comme le dit l’adage : « mieux vaut ne pas mettre tout ses oeufs dans le même panier ».